Voila, comme tout le mondre a pu le remarquer je suis de retour sur ogame et sur ce forum.
Et j'ai décidé de me remettre à écrire des RP.
J'ai donc choisi d'écrire un RP ayant pour theme "Le retour"
En espérant qu'il plaise et que vous aillez la motivation de le lire, je prend toutes les critiques.
Ce RP m'a demandé beaucoup de travail, donc pour ceux qui le lisent, ne lisez pas en diagonale.
Un tunnel immense, et au bout la lumière, comme une main tendue, salvatrice, comme la tendre promesse que tout n'est pas tout à fait fini, qu'il reste encore à découvrir, que le voyage ne s'arrête pas là.
C'est ce qu'ils disaient. Qu'est ce qu'ils en savaient hein? Où elle est leur putain de lumière? Leur foutue main tendue?
Il n'y a qu'un océan impalpable d'obscurité autour de moi. Autour de moi? Ai-je seulement encore un consistance? Un corps? Est ce que je ne fais pas moi aussi parti de cet immense trou noir?
Il n'y a plus rien. Plus un son, plus une image. Il reste la douleur. Je suis douleur, ce néant est douleur. Il ne me reste plus de ma vie, que la conscience physique du monde extérieur. Comme si mon corps s'était dissout au moment où je m'effondrais inanimé, et avec lui ma faculté de percevoir l'univers qui m'entoure. Je ne vois rien, je n'entend rien, je ne sens rien, je ne touche rien, je ne perçois qu'une douleur diffuse qui s'empare progressivement de tout mon être, de mon âme je crois. Je deviens petit à petit ce trou béant que je me suis creusé entre les yeux au moment ou j'ai appuyé sur la détente.
PAN! Une détonation, et tout s'efface. C'est ça, c'est le mot. Tout s'efface. J'ai l'impression d'être figé pour l'éternité dans cet instant décisif ou la balle traverse mon crâne, cette micro seconde ou la seule chose sur laquelle mon cerveau est capable de se concentrer est l'intrusion du projectile à l'intérieur même de son “corps”.
Plus tard, cette douleur, ultime rempart au néant, à l'abandon, a la disparition même du souvenir de mon existence, peu à peu s'estompe, imprimant fatalement le point final de mon histoire passée d'être vivant.
Et étrangement, cette absence d'attache physique au monde, d'attache tout court même, ce... rien, s'avère terriblement jouissif. Je n'ai plus de corps, je ne suis plus qu'une conscience perdu quelque part dans les limbes, même pas, je suis une conscience au milieu de nul part, une conscience qui existe à l'intérieur d'elle même. Je suis à la fois moi et l'environnement dans lequel j'évolue. J'ai atteint je crois, le stade ultime de l'existence. Mon "âme" tant est qu'on puisse l'appeler comme ça, libérée de sa prison charnelle, se développe à un degré que je ne soupçonnais pas. Je suis à la fois néant et infini, tout et rien, je suis paradoxe, je suis oxymore, je suis tout ce que personne n'a jamais osé imaginer par le simple fait, que je ne suis réellement rien.
Et pour la première fois, je trouve une source de joie profonde, de Bonheur, dans ma mort.
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Je ne sais pas combien de temps a pu durer cet état étrange de plénitude totale, puisqu'à ce moment là je crois, le temps avait cessé d'exister. Je me souviens juste d'avoir a un moment senti les bords infinis de cette nouvelle peau se resserrer, retrouver une forme. Je me souviens avoir senti la notion d'espace refaire surface.
Ce dont je suis sûr, dans tout les cas, c'est que le Bonheur dans lequel je nageais s'est soudain morcelé, implosant littéralement sous la pression exercée par les parois de mon nouveau corps. C'est ça oui, un corps. Une nouvelle prison.
Dans les premiers temps je n'ai ressenti ce corps qu'à travers la sensation que j'éprouvais d'être oppressé, comprimé, de me retrouver enfermé dans un espace limité. Puis la douleur. La douleur est réapparue. Plus subtile. J'arrivais à sentir avec la plus grande précision toutes les extrémités de ma nouvelle peau, et donc par là même toutes les agressions physiques d'un éventuel monde extérieur. Toute la scène de ma mort se rejouait de nouveau, dans le sens inverse. C'est l'ouïe qui est revenue ensuite. Une avalanche de sons divers, de bruits plus ou moins violent m'a submergé. Je me suis d'abord entendu moi même. Mon coeur, le sang dans mes veine, le frottement de ma peau contre le monde extérieur, puis ce monde extérieur, lointain. Des bourdonnements, des claquements, que j'entendais comme à travers une vitre. Ou plutôt comme si j'étais sous l'eau.
Je retrouvais une identité physique, et je pouvais déjà dans mon esprit, me dessiner, me donner une forme, grâce à tout ce que je pouvais ressentir de moi.
Ce cinéma a duré longtemps, une éternité je crois. Je me suis sentis progressivement grandir, prendre de l'ampleur, du volume, j'ai senti mon âme reprendre du terrain, étendre les parois de sa prison, pour mieux respirer.
Puis j'ai ouvert les yeux. Ou du moins j'ai pu voir.
Et j'ai vu cette lumière. Cette lumière dont tout le monde part. Cette lumière au bout du tunnel. Ce chant de sirène qui attire les âmes égarées.
Une longue fente lumineuse au bout d'un couloir étroit. Et naturellement, je décidais de la suivre, de percer le mystère, de quitter l'obscurité, d'en fin savoir ce qui se trouvait derrière, de savoir ce que tout les vivants craignent. De Connaître. Et j'ai avancé. Et j'ai passé ma tête à travers l'ouverture...
... Et j'ai vu le jour, éblouissant, et deux mains salvatrices tendues vers moi...
... Et du sang. Beaucoup de sang. Des hurlements. De l'agitation. Des silhouettes. Et un froid intense...
... Et j'ai regardé autour de moi, et j'ai reconnu les silhouettes, leur nature, leur couleur. Je me suis vu dans leurs yeux. J'ai compris leurs voix, leurs cris...
... Et là seulement j'ai compris, j'ai connu. Et à cette instant, du fond de mes entrailles, du fond de mon âme a ressurgit cette envie profonde de hurler à mon tour. Envie incontrôlable, pulsion primitive. Ce Cri, de celui qui comprend, de celui que tout dépasse...
... Le Cri des nouveaux nés.