RP : Les premiers pas d'un nain

[HRP : Premier RP futuriste de mon empire. Je vous promets rien de très palpitant, il ne s'est encore rien passé . J'y ai inséré des dates fictives, pour me situer moi dans le contexte. Je vais créer un deuxième topic pour les réactions. Il est fort probable que mes futurs rp se fassent sur ce même sujet]

- Maître... fit un jeune nain, posant un genou à terre.
Urzhad, de dos, admirait la vue que lui offrait son vaisseau. Un panorama improbable sur l'espace, surplombant une planète aux nuances rouge sang. C'était la première fois qu'il participait à un assaut d'une telle envergure. Il voulait y assister, l'admirer par la prunelle même de ses yeux. La destruction de cette planète montrerait à l'univers entier que l'empire nain n'était pas à prendre à la légère... Il était d'ailleurs temps. Sans se retourner, Urzhad inclina sa tête vers le haut, prit une grande inspiration, et articula quelques mots.

-Faites moi un joli feu d'artifice...

Le serviteur hocha la tête, se releva, et repartit en sens inverse. Urzhad sentit sous ses pieds les moteurs vrombir. Quelques secondes encore... Et les premiers canons firent feu. Plusieurs rayons mortels frappèrent le sol de la planète dans une violence inouïe, provocant un soulèvement d'infimes particules rouges et un halo de lumière teinté. Tu étais poussière, tu redeviendras poussière. Un nuage dense s'éleva dans les airs. Le spectacle était splendide, pourtant le nain n'était pas serein. "Pourquoi diable ne répliquent-ils pas?" s'inquiéta Urzhad. Quelque chose n'allait pas. Il avait rêvé de ce moment, mais à quelques détails prés. Le serviteur revint à la hâte, en oubliant même les normes de politesse ordonnées à l'égard de l'empereur. Mais circonstances obligent, il n'en tint pas compte.

- Maître, fit-il, essoufflé... On repère une flotte qui se dirige droit vers nous, à quelques minutes d'ici. Seulement... Inexplicablement, aucune sonde n'est revenue. Nous n'avons aucune information quant à la quantité et à la qualité des vaisseaux ennemis...

Urzhad fit demi-tour. Le jeune nain serviteur semblait vraiment inquiet... Sans dire un mot, il se dirigea vers le centre de contrôle du vaisseau-mère. Quelques couloirs, deux ascenseurs et il était à présent devant une porte lourdement gardée. Les quatre colosses s'écartèrent pour lui déverrouiller l'accès. Il fut rapidement annoncé, et un silence glacial régnait à présent dans la salle.

-Maître, la flotte ennemie sera la d'un instant à l'autre...

Urzhad hocha la tête et répliqua immédiatement.

-Montrons leur ce que vaut l'hospitalité naine.

Un court moment d'euphorie précéda l'agitation générale. Les hauts-parleur tremblèrent

"Ordre à tous les vaisseaux présents. Formation serrée autour du vaisseau-mère."
"Braquez les lasers au point d'arrivée. Pleine puissance. "

Le sol trembla de nouveau tandis que le vaisseau pivota de quelques degrés. Dehors, entre deux passages de chasseurs, Urzhad pouvait distinguer les destroyers et autres engins de combat qui se rapprochaient rapidement.

- Arrivée prévue dans une minute trente.

Alors c'était ainsi? La vieille technique de l'assaut à revers? Urzhad gloussa. Il faudrait bien mieux pour venir à bout de nains galactiques...

- Une minute... 50 secondes... 40 secondes...30 secondes...

Urzhad sentait l'excitation tout autour de lui. Soudain, en contrebas de la vue offerte par le hublot, il distingua plusieurs fusées de couleurs différentes en provenance de la planète rouge. Les six fusées explosèrent dans une gerbe d'étincelles multicolores. Un feu d'artifice? Les imbéciles. Leur tour viendra.

10 secondes... 9, 8, 7, 6, 5, 4, 3, 2, 1...

… Le néant. Rien pas un vaisseau...

Qu'est ce que c'est ce bordel... d'après le radar, ils sont précisément... Ho oh ho... Pas bon du tout … fit un controleur en levant la tête vers le haut...

Urzhad leva la tête en l'air à son tour. Il ne lui fallut qu'un instant pour comprendre sa réaction. Un sursaut de frayeur...

-NON... Impossible...





Bip bip bip bip bip * Une voix automatisée résonna doucement dans la suite de l'empereur.

« Bonjour Urzhad. Nous sommes le 12 Mai 2836. Il est 8h30. La température est de -12 dégrés au soleil, -21 dégrés, à l'ombre. L'atmosphère est claire, les prévisions climatiques prévoient une légère hausse de la température en milieu de journée. Vous avez 51 messages en attente. Bonne journée... »

Les volets se retirèrent seuls dans un silence parfait, offrant au nain encore coincé dans son matelas moléculaire à modelage moelleux une vue superbe bien que surprenante sur les montagnes enneigées de sa terre mère. La vue était étonnamment dégagée, après une semaine de blizzard complet.
Urzhad se leva difficilement et avala une de ces capsules nourrissantes. Il n'avalait plus que ça depuis un bon moment. Son dernier véritable repas remontait à des années de cela. Quatre bras articulés s'agitèrent autour de lui, et en moins de temps qu'il n'aurait fallu pour ouvrir un placard, il était déjà présentable.

La porte blindée de sa chambre coulissa, laissant place à un humain âgé d'une trentaine d'années. C'était son conseiller personnel. Urzhad n'avait qu'à murmurer un ordre pour que celui-ci fasse le tour de la planète. Khiavel, de son prénom, accompagnait l'empereur nain depuis la nuit des temps. Bien avant même qu'il ne soit exilé. Il franchit le seuil, tapotant sur un écran ultra fin, pas plus grand que la pomme de sa main. Il releva la tête vers le nain.

- Bonjour maître. Comment vous sentez-vous? Toujours ce même rêve?
- Toujours Khiavel, toujours. Je doute qu'il puisse me laisser en paix.
- Une broutille à mon goût. Bref, nous avons pas mal de points à régler.
- Laissez moi une minute...

Urzhad passa devant un miroir afin de vérifier que tout était en ordre. Même si, empereur oblige, son équipement était à la pointe de la technologie, il arrivait parfois que des bugs se glissent dans les programmes des robots. Une veste à l'envers, deux chaussures différentes...

- Allons-y fit-il en passant l'encadrement de sa porte.

Khiavel hocha la tête et le suivit en tapotant à nouveau sur son écran.

-Les trois transporteurs sont revenus hier de Death Land avec les soutes pleines à craquer. Les pilotes sont à nouveau prêts à repartir. Je les envoie à l'endroit habituel?

-L'endroit habituel était une planète située deux systèmes plus loin, vidée de toute habitants, mais qui tenait encore en ses terres de nombreuses ressources.

-Oui, renvoyez les. Faites partir un chasseur en escorte.

Nouveau hochement de tête.

- Hockage vous demande un nouveau rapport sur votre avancement.

Hockage... Son mentor en quelque sorte. Depuis que le destin avait fait en sorte que son message soit entendu au centre d'essai de la Ashura, une alliance réputée, Hockage avait pour mission de le guider dans la reconstruction de son empire.

-Transmettez lui. Faites lui savoir que les défenses sont à présents à niveau.
-Bien. Les conseillers aux mines souhaiteraient vous voir. Les hangars sont pleins à craquer. La production a du être arrêtée.
-Humf... Faites agrandir les hangars. Et faites reprendre la production immédiatement. Cette planète est immense, il existe mille endroits ou stocker les ressources.

Khiavel tapota à nouveau, une lumière verte clignota tandis qu'ils s'engageaient dans un nouveau couloir.

-Les chercheurs ont découvert un nouveau moyen de fournir de l'énergie à l'aide de la fusion de noyaux de Deuterium. Ils proposent une nouvelle centrale électrique.
-Non, notre production en isotope n'est pas encore assez élevée pour nous permettre d'en gaspiller dans un nouveau projet. Dites leur plutôt de travailler sur des moyens de propulsion. Nos vaisseaux sont beaucoup trop lents.

Il bifurquèrent à nouveau, et Urzhad fit un arrêt devant un grand mur vitré. Le panorama donnait sur le laboratoire, et en arrière plan, le chantier spatial. Deux grand dômes illuminées par des éclairages intenses.

-Pensez à recruter des chercheurs... fit le nain, le regard vague. Nous devons rattraper le retard que nous avons accumulé avec le blizzard.
-Bien fit Khiavel tandis qu'ils se remettaient en route. Ho ! S'exclama-t-il tandis qu'une voix humanoïde robotisée s'échappa de l'écran. « Nouveau message ». Le rapport d'espionnage est revenu. Ni activité, ni ressources sur la cinquième planète du système.
-Tant pis, on se contentera de ce qu'on a.

Ils pénétrèrent dans un sas. Urzhad pianota sur quelques boutons et une voix retentit bientôt.
« Analyse génétique du personnel. ….. Cling ! Bienvenu dans votre bureau. »

Le sas s'ouvrit sur une pièce unique, aux murs en ambre recouverts par un revêtement isolant, d'une couleur marron. Cela lui rappelait son ancienne planète. Au centre régnait un imposant bureau automatisé, dont le déguisement donnait l'impression qu'il avait été taillé dans le bois. Derrière, accroché au mur, les dernières traces de son ancienne civilisation. Un morceau de roche triangulaire aux inscriptions étranges maintenu en suspension par les forces électrostatiques. Urzhad s'installa dans le fauteuil qui s'adapta entièrement à sa corpulence et ajusta automatiquement la hauteur.

-Le conseiller planétaire souhaiterait savoir à quel moment peut-il vous rencontrer...

Urzhad posa ses coudes sur le bureau, qui s'illumina aussitôt, tandis qu'une carte de l'univers se dessina sur le bois.

-Faites le venir.

Khiavel hocha la tête et repartit. Le nain focalisa son attention sur la carte tactile. Il était temps que la colonisation soit planifiée...

[HRP Au risque de vous décevoir. J'ai tenté un nouveau style de rp ou il ne se passe pas grand chose et ou l'accent est posé sur l'environnement du personnage principal. Après une énième relecture, ce n'est pas du tout comme je le voyais. Bref, je suis toujours ouvert à toute critique... dans le topic associé]

La salle s'illumina doucement jusqu'à ce qu'une lumière feutrée envahisse les moindres recoins de la pièce. Urzhad se tenait sur le pas, une main derrière son dos droit, la mine préoccupée. C'était ici, lorsque l'empire d'Urzhad s'était reconstruit sur cette planète, qu'on entassa tous les vestiges d'une civilisation ancestrale, dont les seuls rescapés étaient à présent Urzhad, Khiavel, et quelques sages disséminés aux quatre coins de la Terre des nains. Mis à part un vieux morceau de monolithe que le nain gardait précieusement dans son bureau, tout tenait la, dans une salle de dix mètres carrés, anciennement ouverte à tous, puis fermées suite à des tentatives de vol.
Sur une étagère entière, protégée de la lumière par une vitre légèrement teintée, étaient entreposées de nombreuses roches aux symboles étranges. Sur une autre, des matériaux disparus ou à l'état de traces, du plomb au sillicium, en passant par le cuivre et l'argent. Enfin, de vieux recueils étaient accrochés aux quatre murs, la plupart vierges, mais dont la beauté de la couverture seule justifiait leur présence. Ils étaient les derniers souvenirs de ses ancêtres, et le nain était prêt à tout pour les préserver. Une douce mélodie vient subitement briser sa contemplation. Sans rien lui demander, son PDA afficha un hologramme trente centimètres devant lui. Le visage de Khiavel se métamorphosa en quelques secondes....

-Maître? Encore au musée? Les conseillers vous attendent depuis plus de quinze minutes. Voulez-vous reporter la réunion à plus tard?
-Non. Faites les patienter quelques minutes, le temps pour moi de vous rejoindre. Comment sont-ils?
-Anormalement calmes je dirais. Certains doivent encore parier que vous allez décommander.
-Parfait. Ne leur dites rien, retenez les encore quelques minutes, comme vous savez le faire.

Khiavel hocha la tête.

-Ah, et dernière chose fit le nain, juste avant que la communication ne se coupe.
-Oui?
-Pensez à sortir le recueil de Thor du musée. J'aimerais l'étudier.
-Le livre de Thor? Tous les savants ont conclu qu'il n'était que foutaises?
-Faites le.

Urzhad coupa la communication et rangea son PDA. Il était temps d'affronter les conseillers de son empire, ce qui ne serait évidemment par une partie de plaisir. Il pianota sur le clavier digital de la salle, avant de faire demi-tour tandis que derrière lui se refermait la porte blindée dans un claquement brutal. Adoptant sa démarche d'empereur, le nain traversa le long corridor jusqu'à un ascenseur subtilement dissimulé dans le décor. D'une main d'expert, il déverrouilla le complexe sécuritaire qui s'ouvrit sans un bruit. Cette ascenseur le mènerait directement à bon port. Quelques centaines de mètres plus haut, le lourd appareil de métal stoppa sa course, lui permettant d'accéder à un vestibule, ou Khiavel avait parfaitement disposé les affaires dont il aurait besoin. Son manteau, élément figuratif, qui rappelait à tous qui gouvernait. Sur une table basse, un dossier l'attendait, ouvert et marqué à l'exacte page dont il devrait prendre connaissance. Urzhad le délaissa, il savait exactement comme cela se passerait. Il aurait pu prédire au mot prés les arguments des quelques qui osaient, lors de ces réunions, monter au créneau. Urzhad revêtit le manteau puis passa la première porte. Elle donnait sur un deuxième vestibule absolument inutile. Le nain n'y prêta pas attention et franchit la seconde porte.

La salle du conseil était une grande salle circulaire, au centre de laquelle trônait une table de la même forme. Un Grand siège, accompagné d'un plus petit de la même forme imposante, dominaient l'assemblée. Ici siégeait Urzhad et Khiavel. Placés à bonne distance afin qu'aucun conseiller ne soit trop proche de l'empereur, les autres fauteuils étaient également répartis autour de la table. Une quinzaine de sièges, tous attribués à un conseiller particulier, qui s'étaient brusquement tus à l'entrée d'Urzhad. D'un geste vague, il fit asseoir les quinze conseillers dans un silence exemplaire avant de prendre place à son tour sur son « trône ». Le calme avant la tempète pensa-t-il, un léger rictus en travers du visage. Khiavel, d'une voix forte et autoritaire, brisa le silence.

- Bien, tout le monde est présent. La vingt troisième réunion du conseil peut débuter. La parole est au conseiller à la défense planétaire qui a souhaité débuter la conférence par une vidéo.

Un vague signe de tête d'Urzhad autorisa le conseiller, Troandrin, à mettre en route le dispositif. Un écran descendit le long du mur de droite, placé de telle manière à ce que tout le monde puisse profiter du montage. L'écran 3D ultrafin répondit en une nanoseconde au geste de Troandrin qui mit en route la vidéo. Sur l'écran défilèrent des images des assauts à répétition subis un peu plus tôt dans le mois. En particulier, celui qui avait réduit à poussière quelques deux cent vaisseaux, et avait laissé des défenses ravagés. La Terre Des Nains avait subi la sa plus grande défaite depuis sa création. Les images capturées par les systèmes de surveillance étaient à la fois magnifiques et effroyables. Les lasers et missiles des bombardiers qui avaient pris d'assaut la sphère bleue faisaient d'important dégâts dans les défense. Il ne leur avait fallu qu'une vingtaine de minutes pour anéantir la flotte qui stationnait à quai. Les quelques chasseurs ayant pu décoller furent rapidement abattus par le feu guidé des vaisseaux lourds. Bref, un désastre total, qui avait considérablement freiné l'expansion de l'empire d'Urzhad. Une dernière explosion souleva un épais nuage de poussières, puis Troandrin coupa la vidéo d'un geste bref.

- Les images parlent d'elles-même maître. * Il marqua une courte pause* Je crois que nous avons tous vu la les prémices d'un passé qui se répète. Combien d'assauts de ce type avons-nous subi sur notre ancienne Terre des Nains? Combien de fois votre père nous a-t-il bassiné avec le fait que ces assauts étaient monnaie courante? Résultat, un exil forcé et les trois quarts de l'empire décimé.

Urzhad appréciait son conseiller pour ses analyses justes et précises défensivement, mais en évoquant son père, Troandrin s'avançait sur un terrain glissant. Mais le nain semblait savoir parfaitement ce qu'il faisait.

- En reprenant les rênes d'un empire au plus profond du gouffre, vous avez montré votre loyauté et votre courage pour succéder à votre défunt père. Vos débuts étaient plus que prometteurs, de tous les jeunes empereurs qu'il m'est arrivé de croiser, vous étiez probablement celui qui était le mieux armé pour faire face à une telle situation. Mais le dernier mois m'a montré, nous a montré * fit-il en désignant l'assemblée * des signes qui ressemblaient beaucoup trop à ceux d'une gouvernance vieillissante et dont les limites ne sont plus à prouver. Vous voulez nous faire croire que cet empire sera différent. Qu'il imposera sa loi, que l'univers entier nous craindra. La flotte que nous possédions encore il y a tout juste quelques semaines était une preuve de notre puissance grandissante. Mais depuis sa destruction, les chantiers spatiaux sont délaissés. Nous ne comptons au total qu'une cinquantaine de transporteurs à peine suffisant pour permettre un commerce interne. Depuis plus d'une semaine, aucune demande de renforcement de nos défenses n'a été déposée. Sommes-nous repartis sur le même chemin que nos ancêtres? N'avez vous donc rien appris du passé pour croire qu'axer votre priorité sur une économie minière suffira à nous sortir du bourbier dans lequel nous sommes plongés?

Tous les conseillers avaient suspendu leur souffle. Jamais personne n'avait osé parler sur un tel ton à Urzhad. Lequel oscillait entre une réplique sèche, ou mesurée, quitte à rappeler les règles un peu plus tard. Il opta pour la seconde solution. Il prit un air grave.

- J'ai vu bien plus que choses sur notre ancienne Terre que vous ne pouvez imaginer. Et je sais, mieux que quiconque, les erreurs à ne pas commettre afin que notre empire puisse prospérer. Cependant, oui, vous avez raison. Ma politique s'est quelque peu ré axée ses derniers temps. Oui, nous avions une flotte conséquente. Oui, nous pouvions oser certaines approches militaires que nous ne pouvons plus nous permettre aujourd'hui.

Le nain marqua une pause, laissant son regard parcourir l'assemblée.

- Mais j'ai eu tort de penser qu'une simple flotte nous préserverait des gros prédateurs. Dois-je vous rappeler combien de temps il a fallu à notre assaillant pour réduire nos croiseurs à l'état de poussières? Une dizaine de minutes tout au plus. Dois-je vous remontrer les images pour que vous saisissiez l'impact ridicule de nos défenses sur leurs destroyers? J'y ai vu la un constat frappant. Notre empire n'est pas au niveau. Nos technologies sont vieillissantes. Il n'y avait qu'à comparer la puissance de leur laser, et les nôtres. C'est pourquoi, avant même d'envisager à former une nouvelle flotte, il m'a fallu me résigner à allouer un budget de plus en plus conséquent aux chercheurs. Un budget sans cesse en hausse, qui nécessitait évidemment des mines de plus en plus productives. Alors, oui, si mes récentes décisions ont pu vous faire penser à un retour en arrière, c'est une chose que je peux comprendre. Mais je ne peux accepter le fait que vous m'accusiez de réitérer les erreurs commises par mon père. J'étais le premier à les critiquer, et je crois qu'une telle chose n'a pas besoin d'être rappelée.
-Les temps ont changé maître s'interposa Gildur, le conseiller aux mines. Et vous aussi par la même occasion. Vous semblez oublier bien vite les nombreux avantages fournis par cette armada. On ne compte plus le nombre de fois ou nos nombreux raids nous ont permis de doubler voire tripler nos stocks. Vous l'avez-vu comme nous. En un mois d'assauts répétés, notre croissance a explosé. Nous avions alors vraiment de quoi faire peur d'après les rapports galactiques. Aujourd'hui, nous ne sommes plus qu'un empire comme les autres, perdu au beau milieu du système 330, qui s'efforce de survivre plutôt que de prospérer. Même les apports de l'Ashura ne suffisent plus à assurer une sécurité minimale et une économie saine.

Urzhad laissa échapper un léger sourire. Gildur s'avançait rarement pendant ces réunions. Le jeune conseiller était doté d'un esprit très lucide, toujours pertinent dans ses rapports, et semblait déjà prédestiné aux hauts postes du conseil. Mais en s'imposant un peu vite dans le débat, il en avait oublié quelques points.

-Détrompez-vous Gildur. C'est vous qui omettez un peu vite certains détails. Il a fallu freiner considérablement notre croissance pour former cette flotte, dont le prix en aurait effrayé plus d'un ici. Krisla, le conseiller à l'économie, pourra même vous le certifier, nous avons à peine pu récupérer de quoi la rembourser. Je ne suis même pas certains que nous ayons remis le bilan à zéro. Et je ne compte pas les quantités impressionnantes de deutérium utilisées. C'est la qu'interviennent les recherches. Les chercheurs me l'ont garanti, les récentes trouvailles permettront à terme non seulement de disposer de la même puissance armée que nos adversaires, mais aussi de réduire considérablement les couts liés à l'entretien de cette flotte. Croyez-moi, nous sommes sur la bonne voie.

Malgré l'optimisme d'Urzhad, l'assemblée semblait plus que dubitative. Et celui que le nain attendait le plus, se décida enfin à prendre la parole.

- Des belles paroles, encore et toujours. Mais quelles preuves avons-nous de votre soi-disante politique à long terme? Si il y a bien une chose dont je peux me vanter, c'est d'avoir vu plus d'empereurs à la tête de cet empire que vous avez du voir du Gnolls sortir des montagnes. Vous n'êtes pas le seul à avoir prétexté de telles actes par un quelconque plan politique dont vous seul auriez les grandes idées en tête.

Urzhad soutint le regard de Mordrith, responsable de l'expansion interplanétaire. Il était le plus vieux de tous, le plus sage, mais aussi le plus insolant. Urzhad le soupçonnait de vouloir sa place, lui qui, à cause de la transmission héréditaire du sceptre, n'avait jamais pu prétendre au trône. Et quand Mordrith prenait la parole, il ne faisait pas les choses à moitié.

-Donnez-nous du concret! Une preuve que nous ne fonçons pas encore dans le mur...
-Et quelle preuve vous faudrait-il, mon cher Mordrith?

Le visage grave, Mordrith laissa néanmoins échapper un sourire. Urzhad était tombé dans l'impasse tendue par son conseiller, qui avait l'air de maîtriser la situation à la perfection.

- Vous avez choisi pour nos colonies des noms qui ne peuvent que nous rappeler les drames de notre peu glorieux passé. Montrez-nous que vous avez tourné la page. Un peu de nouveauté ne fait de mal à personne. Détruisez votre stupide musée qui ne nous apporte que malheurs, et renommez nos colonies...

Le poing du nain heurta violemment la table de l'assemblée, provocant un sursaut des conseillers. Le doigt de l'empereur se leva pour se pointer directement sur son opposant.

- Jamais je ne vous laisserai bafouer l'intégrité de nos ancêtres. Ces noms et vestiges, sont le seul et dernier moyen de leur rendre un dernier hommage. Le mépris que vous semblez porter à nos ancêtres est indigne d'un nain, et vous le savez très bien. Si cela ne tenait qu'à moi, je n'aurais aucun scrupule à vous abattre sur le champ.

Urzhad s'était brusquement emporté. Il haïssait qu'on puisse oublier le travail accompli par les ancêtres. Mordrith le savait pertinemment, et l'avait tourné en défaveur du nain. L'assemblée semblait de plus en plus confuse. Mordrith avait ses partisans, et Urzhad se devait de réagir immédiatement pour tenter de rétablir la situation en sa faveur. Le nain déclara simplement

- Un mois...

Mordrith ravala soudainement son sourire.

-Un mois pour quoi?
-C'est le délai que je vous demande. En un mois, nos technologies seront à niveau. Nos mines produiront suffisamment en excédent pour doter notre économie d'une base saine. Passé ce délai, je fournirai à notre empire la flotte la plus puissante et la plus grande jamais créé par n'importe quel nain qui a déjà posé son derrière sur ce fauteuil.

Les regards s'échangeaient, incrédules. Urzhad sentait l'agitation de Khiavel à ses cotés. Son assistant n'était pas dupe, il savait bien qu'un tel délai ne pourrait être tenu. Mais le nain restait imperturbable. Il avait déjà échafaudé une planification parfaite des activités pour tenir son objectif. Mordrith oscillait entre la crainte de cette annonce, et la pensée qu'une telle promesse appartenait au domaine de la magie.

- La réunion est terminée.

Fit Urzhad en se dirigeant vers son « vestiaire », aussitôt précédé par Khiavel. Lequel, malgré une envie apparente, ne souffla pas un mot.

-Je sais ce que vous pensez Khiavel. Il me fallait la confiance du conseil.

Khiavel acquiesça d'un bref hochement de tête, pas plus convaincu que quelques secondes plus tot.

- Envoyez une requête à Hockage. Faites lui savoir que j'ai besoin de lui... Et rapidement.

[HRP] Partie I du volet 3 de ma saga naine. Comme d'habitude, critiques et remarques se font sur le deuxième topic alloué à cette utilisation. De nouveau, j'innove avec un style avec lequel je ne suis pas habitué, ce qui doit surement se ressentir. J'espère pouvoir pondre les parties II et III dans les deux semaines qui arrivent. Bonne lecture[/HRP]

Ses paupières lourdes peinaient à se hisser sur la paroi brumeuse de ses iris. Les messages nerveux transmis à son cerveau, bien trop peu nombreux et désordonnés, offraient au nain une vision chaotique de son environnement. Des lumières tamisées, floues, laissaient entrevoir des pans de murs aux couleurs claires. Etait-ce le soi-disant paradis annoncée par les légendes naines? Alors qu'il commençait peu à peu à retrouver l'intégralité de ses sens, des voix s'extirpaient une à une du brouhaha qui résonnait autour du nain.

- Il reprend conscience! Ahumf, injectez-lui cinquante miligramme d'ahnyoidaïde plasmatique
- Ses signaux sont instables. Nous ne pouvons lancer l'IEM si son rythme cardiaque n'est pas stable!
- Nous n'avons pas le choix! Enclenchez la séquence.

Urzhad perçut le bourdonnement d'une machine électrique qu'on charge. Un bruit aigu qui s'éleva avant de s'éteindre dans un « clip » révélateur. Le nain ouvrit la bouche, avec l'espoir de pouvoir articuler un ou deux mots, mais sa langue toujours paralysée le privait de toute parole.

- Ses pics sont de plus en plus irréguliers. Il repart.
- Envoyez l'IEM. Maintenant !

La cage thoracique d'Urzhad se souleva brusquement. Ses globes oculaires pivotèrent au sein de leur orbite, laissant apparaître la partie blanche, livide et sans pupille des yeux du nain. Il était à présent totalement inconscient, plongé dans un état végétatif profond, lequel ne semblait pas rassurant.

- Barzul, nous n'aurions pas du.
- Par les dieux d'Yzeth, si vous continuez à me bassiner avec vos critiques pessimistes inutiles, je vous jure que je me ferais un plaisir de vous livrer aux indépendantistes althénariens. C'est un nain bon sang, et de la lignée royale qui plus est. Il s'en sortira

Soudain, le corps d'Urzhad convulsa violemment. Le lit grinçait sous le poids du nain qui s'agitait sur le sommier en acier. Ses yeux pivotèrent de nouveau et un liquide rouge vif s'écoula au coin de sa bouche. Alors qu'il était plongé dans un néant profond, la décharge réactiva le lobe pariétal de son cerveau. Ce dernier connecta simultanément l'hippocampe et cortex par une liaison nerveuse intense. Comme si toute activité avait cessé pour ne laisser qu'une énorme autoroute entre rêves et mémoire....


PARTIE I. L'insouciance [H–10]

Le transporteur de luxe de l'empereur nain se posa en toute discrétion non loin des mines de la Nouvelle Althanar. Plusieurs mois après le fameux discours de la chambre du conseil, l'empire nain était resté bégayant, toujours aussi incapable de se doter d'une ligne de conduite valable, dépensant à tout va et sensible au moindre assaut de ses voisins. Peu à peu, les planètes excentrées de l'empire avaient vu naître des poches d'insurrection, regroupant tous ceux qui s'opposaient depuis un certain temps déjà au système politique, économique militaire et social de l'empire. Les forces armées naines traquaient violemment ces poches, usant de la torture et des exécutions dans l'espoir de faire taire ces révolutionnaires avant que leurs idées ne se propagent dans l'empire. Les mines de la Nouvelle Althanar avaient abrité un temps durant une petite poche de rebelles. L'armée avait depuis balayé la zone il y a plus d'un mois de cela mais la production était toujours à l'arret, coupant l'empire d'une partie de ses ressources essentielles à son développement. Sourd aux conseils de Khiavel, Urzhad avait décidé de s'y rendre en personne pour rappeler qu'il y a certaines choses avec lesquelles on ne plaisante pas. La visite de l'empereur était bien évidemment secrète. Les services secrets nains avaient travaillé d'arrache pied pour fournir à leur empereur une couverture et une sécurité parfaite. C'est donc accompagné de trois nains surarmés et surentrainés qu'Urzhad pénétra dans le hall des locaux des mines. Une bouffée de chaleur vint les accueillir, laissant supposer l'atmosphère étouffante qui régnait dans les profondeurs des couloirs creusés dans la roche. Au fond du hall, la salle se séparait en trois couloirs. L'un menait aux locaux de l'administration, le deuxième à un ascendeur s'enfonçant au plus profond des entrailles de la nouvelle althanar, et enfin, le troisième donnait accès aux laboratoires d’où on extrayait le métal des roches ramenées à la surface, mais aussi la ou des chercheurs travaillaient sans relâche sur ce précieux matériau indispensable à tout empire. La petite escouade s'arrêta en plein milieu du hall. Quelque chose clochait. Il était 14h, et tout était vide. Pas un chat, pas une mouche ne volait.

- Ou diable sont-ils tous passés?

Une puce nanométrique intégrée dans les tympans du nain vibra imperceptiblement. Les signaux électriques furent rapidement traduits par le cerveau et l'empereur put alors entendre Khiavel, son assistant, comme si il était à moins de cinq mètres de lui.

-J'en ai absolument aucune idée maître... Les halogènes étaient-ils allumés lorsque vous êtes arrivés?
-Khiavel, nous avons d'autres chats à fouetter que de vérifier si toutes les lumières ont bien été éteintes lorsqu'ils ont quitté les locaux... C'est pas vous qui payez les factures non?
-Hum... Et bien si justement. Je vous rappelle que c'est moi qui me suis chargé de la mise en place des réseaux EDNO (Electricité des nains d'Ogame). Or, les systèmes que j'ai mis en place sont entièrement automatisées. Ils ne s'allument que si ils détectent une signature thermique dans les mines.

L'empereur se tourna vers les trois membres des forces spéciales qui l'accompagnaient.

- L'un de vous se souvient-il si les dispositifs étaient déjà allumés lorsque nous sommes entrés?

Les trois nains se regardèrent un à un, surpris, mais aucun n'osa demander des précisions.

- Il me semble que oui maître. Vous voulez qu'on les éteigne?
- Quelle idée. Cela risque d'être problématique si nous descendons plus bas.

C'est Khiavel qui se fit à nouveau entendre.

- Vous ne comptez pas descendre la dedans? C'est le guet-apen parfait...
- Je me fiche de votre avis mon brave. Et je vous rappelle que personne n'est au courant de cette visite.
- Ils auraient pu vous voir arriver.

Urzhad ne prit même pas la peine de répondre. Le groupe traversa le deuxième couloir jusqu'à pénétrer dans un sas ou deux ascenseurs étaient disponibles. La minuscule caméra trônant au dessus de la porte clignota. Quelques secondes suffirent aux deux battants pour coulisser sur les cotes, dévoilant une cage d'ascenseur high-tech, suffisamment large pour transporter une vingtaine de personnes au moins. Les portes se refermèrent sans un bruit et la boite métallique plongea vers les entrailles de la Nouvelle Althanar, emportant avec elle quatre nains qui malgré leur sérieux apparent n'étaient pas rassurés par la tournure que prenaient les évènements.

- Des renforts sont en route maître. Quoiqu'il arrive, ne prenez aucun risque. Remontez immédiatement en cas de problèmes, les forces spéciales s'occuperont du reste fit Khiavel, visiblement inquiet.
- Je n'ai pas demandé une nounou Khiavel, mais un assistant capable de me proposer des véritables solutions.

L'ascenseur s'arrêta tout en douceur. Urzhad connaissait comme personne l'organisation des mines sur ses colonies. C'était un réseau de plusieurs couloirs, chacun donnant sur une chambre immense ou des machines s'activaient sous la surveillance des mineurs et prélevaient sans cesse d'énormes blocs de roches formés du précieux matériau. Les mines d'Althanar ne dérogeaient pas à la règle. Au détail prés que toutes les machines étaient à l'arrêt, et tous les mineurs semblaient avoir déserté l'endroit.

- La bas s'écria l'un des soldats.

Au bout d'un long couloir se dessina peu à peu la silhouette d'un nain, marchant vers eux d'un pas lourd.

- Hé! Vous la bas!

Surprise, la silhouette, encore trop éloignée pour qu'Urzhad puisse distinguer les traits de son visage, leva la tête et s'arrêta brusquement. Immédiatement, il fit demi-tour et disparut au fin fond de la chambre minière. Sans plus attendre, le petit groupe se rua à sa poursuite, armes en main. Leurs pas résonant comme d'immenses tambours les avaient privés de l'effet de surprise dont ils bénéficiaient jusque la. Mais alors qu'ils pénétrèrent dans la chambre, l'individu avait déjà disparu sans laisser aucune trace.

- Fouillez toute la salle fit la voix autoritaire d'Urzhad.

Soudain, toutes les lumières se turent plongeant la mine dans l'obscurité. Comme sorti de nulle part, un faisceau de protons ultra concentré vint heurter l'un des soldats de plein fouet, qui s'écroula lourdement sur le sol. Cette situation inattendue tétanisa pendant une dizaine de secondes Urzhad. Mais les deux membres des forces spéciales réagirent au quart de tour par l'intermédiaire du plus gradé.

- Formation cocon autour de l'empereur immédiatement. Tentative de localisation de la provenance du tir échouée. On se replie hurla-t-il.

Un deuxième faisceau heurta le soldat qui s'écroula à son tour. La dernier soldat empoigna violemment la veste de l'empereur et l'emporta avec lui vers la sortie.

- Il faut rejoindre l'ascenceur fit Urzhad qui retrouvait peu à peu la maîtrise de ses sens. Khiavel, vous m'entendez? Balancez tous les renforts que vous trouverez et innondez moi ce trou à rats.

Rien... Aucune réponse.

- Khiavel?

De nouveau, Urzhad n'entendit que le bruit de leurs pas affolés dévalant le couloir dans le noir, ne se fiant qu'aux reliefs qu'ils pouvaient distinguer.

- La! L'ascencURG...

Le dernier soldat s'écroula à son tour, laissant seul Urzhad face aux deux battants blindés de l’ascenseur. Seulement, malgré tous les grands gestes que faisaient Urzhad à l'intention du détecteur, la cage métallique ne semblait pas disposée à fonctionner. Le temps pressait et les pas se rapprochaient. Il ne fallut qu'une demi seconde à Urzhad pour activer le mode survie. L'empereur récupéra le fusil ionique des forces spéciales et l'orienta en direction des bruits.

° Trois... Deux... Un.... Que l'enfer me vienne en aide°

Son index pressa la détente. Le canon déversa un flot d'ions qui s'écoula dans le couloir et éclaira les lieux pendant une dizaine de secondes. La surcharge de la batterie entraîna l’arrêt immédiat des tirs malgré qu'Urzhad continuait de presser la gâchette. Il n'avait aucune idée du nombre d'insurgés qu'il avait touché. Seul le calme plat laissait présager à tort que tous avaient succombé.

-Echec et mat empereur...

Avant même qu'il n'ait pu se retourner, une aiguille perfora son cou, déversant un liquide visqueux dans son sang. Six secondes plus tard, le nain gisait sur le sol, totalement inconscient...